La reconnaissance au travail n’est pas un sujet nouveau mais c’est un axe d’amélioration quasi permanent dans l’entreprise. Sous quelle forme peut-on reconnaître le travail ? Que choisit-on de reconnaître d’ailleurs ? la personne ? l’équipe ? un travail ? une valeur ?
Aujourd’hui, nous essayerons d’aborder ces quelques questions qui peuvent se (re)poser régulièrement. Un deuxième article paraîtra bientôt pour évoquer plus précisément les impacts de la reconnaissance en entreprise.
La reconnaissance financière
La reconnaissance financière passe par un salaire équitable par rapport au travail, aux efforts fournis. Le mot clé de la phrase est bien : équitable. En effet, si “tout travail mérite salaire”, nous nous attendons tous à ce que ce dernier soit lié au poste occupé, par exemple qu’il augmente quand les responsabilités augmentent.
De plus, toute une batterie de dispositifs existe pour améliorer la reconnaissance financière : prime sur objectifs, intéressement, participation, prime d’équipe … Chacun a ses avantages et ses inconvénients.
Par exemple, les primes individuelles permettent de reconnaître les efforts de la personne elle-même et donc de différencier les apports de chacun. Par contre, elles tendent parfois à accroître la concurrence entre les salariés. A l’inverse, l’intéressement ou la participation favorisent la prise en compte de l’effort collectif. Toutefois, ces dispositifs ne récompensent pas nécessairement les efforts individuels.
En bref, il est nécessaire que le dispositif choisi soit en lien avec les valeurs et la stratégie de l’entreprise. Par exemple, demander à des vendeurs d’un même magasin de travailler en équipe, quand ils ont des primes individuelles liées aux ventes, ne peut que créer des conflits : qui signe la vente ? qui a la prime ? Dans ce cas, il sera sûrement plus intéressant de privilégier une prime collective sur les objectifs du magasin.
Reconnaissance non-financière : les bases
Commençons par les petites choses. Des petites choses qui ne coûtent rien mais qui ont un grand impact dans une équipe de travail. La base de la reconnaissance non-financière peut se trouver résumé par deux mots : “Bonjour” et “Merci”.
D’une part, “Bonjour” c’est reconnaître le salarié comme une personne, faire preuve de respect et de politesse. Cela peut paraître l’évidence même, mais combien de fois n’y a-t-il pas de réponse à un “bonjour” ? Combien de fois la personne (collègue ou manager) que vous saluez en arrivant vous répond sans lever la tête de son ordinateur ?
D’autre part, “Merci” c’est reconnaître un effort, un travail réalisé, un dossier finalisé, une présentation faite… Encore une fois, nous sommes dans l’évidence mais l’évidence qui montre un respect, une considération de la personne et du travail réalisé. Et encore souvent nous ne répondons pas toujours à un mail qui nous donne l’information demandée ou qui nous transmet le dernier dossier en date. Un petit “Merci de m’avoir transmis cette information” ou “Merci je vous fais un retour dans les prochains jours” permet d’acter le fait que vous avez l’information et que vous reconnaissez votre interlocuteur et son travail.
Si la reconnaissance quotidienne dans votre équipe passe par ces deux mots, vous avez bien compris que cela ne signifie pas juste d’être poli. L’idée est de prendre en compte la personne et son travail, reconnaître cela signifie considérer et respecter.
Distinguer reconnaissance et récompense
Quand on a “la tête dans le guidon”, on oublie parfois les choses les plus élémentaires. Il semble donc bon de rappeler qu’au delà du salaire, les personnes vont travailler pour se sentir utiles. La plupart des gens souhaite avoir l’impression, en rentrant le soir, d’avoir fait quelque chose de leur journée, d’avoir participer à l’activité de l’entreprise. Dans ce cadre, chacun s’attend donc à être reconnu pour ce qu’il fait.
Et ici la reconnaissance n’est pas nécessairement liée à la récompense. La récompense dépend plutôt d’un élément particulier et reste ponctuelle. Elle met en avant un effort spécifique et important, d’une performance dépassée…
La reconnaissance est bien permanente et quotidienne. Le salaire reconnait que la personne est venue travailler tous les jours. Un merci pour un dossier réalisé montre que vous actez le travail fourni. Prendre quelques minutes pour dire bonjour ou écouter un collaborateur reconnait la personne.
Une politique d’entreprise
Au delà de l’équipe de travail, il est intéressant de développer la reconnaissance non-financière au niveau de l’entreprise. Cela passe d’abord par l’information : informer sur la stratégie, sur les choix de développement, sur les objectifs futurs et bien sûr expliquer ces éléments. Il n’y a rien de pire que les rumeurs et les bruits de couloirs pour détériorer une ambiance, une dynamique de travail.
Expliquer clairement la direction prise par l’entreprise, c’est donner du sens au travail réalisé et c’est également prendre en considération les salariés en les intégrant aux futurs développements. Le simple fait d’expliquer la stratégie établie et de prendre le temps de répondre aux questions des salariés montre que vous reconnaissez vos salariés et le fait qu’ils participent à l’évolution de l’entreprise.
Une stratégie réfléchie
Pour conclure, les démarches liées à la reconnaissance doivent être réfléchies pour être efficaces. Comme vous l’avez sûrement compris en lisant le reste de l’article, il est nécessaire de faire correspondre cette démarche aux valeurs qui sont portées par l’entreprise. Que cela soit en termes de reconnaissance financière et/ou non-financière, les modalités que vous choisissez en disent long.
Les entreprises peuvent organiser différents évènements. Il y en a tournés vers l’individu comme fêter les 5 ans d’un collaborateur dans l’entreprise. Ou des évènements collectifs, récompensant un travail d’équipe spécifique en organisant une “sortie” pour le groupe. Dans tous les cas, il peut être intéressant de valoriser ces évènements dans la communication interne et de les expliquer. Montrer que la fidélité est récompensée ou expliquer que telle équipe est reconnue dans l’entreprise parce qu’elle a dépassé ses objectifs ou parce que le groupe a aidé une autre équipe qui été en difficulté. Là encore cela dépend des valeurs que l’entreprise veut mettre en avant, du message qu’elle veut faire passer.